Je suis une énorme consommatrice d’e-learning. Tout y passe, je me passionne tout d’un coup pour les sujets les plus variés. Je suis devant mon écran comme Ali-Baba qui vient d’ouvrir la caverne et j'ai des étoiles plein les yeux.

Mais je remarque qu’une fois les cours terminés, c’est comme si un coup de vent passait sur ma mémoire et balayait une bonne partie de ce que je pensais avoir assimilé.

Si je réfléchis bien, je me souviens souvent mieux des formations que j’ai suivies dans un local ou une classe, avec un groupe de stagiaires et une personne qui nous forme. Il y en a que je peux raconter, au détail près.

Mais pourquoi cela ?

La formation en présentiel donne, en fait, un véritable coup de fouet au cerveau. Tous les sens sont en ébullition. Les émotions qui vont nous traverser au cours de ces moments sont décuplées par rapport à celles que nous pouvons vivre face à un écran.

Et surtout, nous pouvons multiplier les canaux d’entrée de l’information : les interactions, les dialogues, les mises en situation, les conseils en direct, et parfois, avec le sourire en plus.

Qui ne se souvient pas de ce prof qui avait une voix aussi saccadée ? Ou de l’autre qui brassait l’air avec de larges mouvements pour appuyer son discours ? Ou de celle-ci qui vous transperçait du regard… Souvent le sentiment est resté. Et quand on a des sentiments (même négatifs) on retient mieux.

Quand on bouge, on retient mieux. Quand on parle avec ses voisins, on retient mieux. Et quand on voit, entend, perçoit celui ou celle qui nous forme, on retient mieux.

La présence humaine, votre présence dans un groupe va activer ces petits capteurs qui frissonnent de plaisir d’apprendre.

Rien ne vaudra le sourire et les encouragements de votre formateur ; le café partagé avec vos voisins de table à la pause tout en résumant la matinée ; le jeu de rôle, rondement mené par votre formatrice, celui que vous redoutez tellement mais qui va vous mettre directement dans le bain et tout cela dans un éclat de rire…

Parce que, nous le savons bien : personne n’a jamais appris à nager derrière son écran. Si à un moment, vous ne vous décidez pas à prendre votre maillot et à aller à la piscine, il y a peu de chance que traversiez La Manche en dos crawlé l’an prochain !

Ce qui ne vous empêche pas de multiplier le plaisir d’apprendre en zieutant quelques vidéos pour bien comprendre la concordance entre le mouvement des bras et celui des jambes chez les grands nageurs.

Rien ne vaudrait donc la formation en présentiel ?

Sous réserve… Parce qu’il y a un risque énorme : celui de perdre votre temps. Et, tout le monde l’a déjà vécu.

Le formateur ou la formatrice est là, bien là devant vous, mais la formation ne diffère en rien d’une formation online, sauf qu'elle est moins sympa. C’est plat, ennuyeux, longuet, sans relief. Par exemple…

• Le diaporama est omniprésent. Les slides ressemblent à des extraits de livres, ils sont denses et touffus…en plus ça n’en finit pas - quel ennui !
• Il n’y a aucune interaction. Tout juste un pénible et classique tour de table en début de journée - atroces parfois, ces tours de table !
• Tout le monde est resté rivé à sa table, qui est mon voisin de gauche ? Je n’en ai aucune idée. La fin de la journée approche et je n’ai adressé la parole à personne. On n’y a pas été incité - dommage!
• Pas d’ordre du jour, pas de résumé, pas de regard et en plus le formateur passe sa pause à scruter son téléphone portable - c’était bien la peine !

Alors ? E-learning ou formation en face à face ?

Les deux, et avec plaisir. Mais avec des formateurs et formatrices à la hauteur de la valeur ajoutée que leur présence exige, qui créent une relation vraie et sincère, qui sont investis, créatifs et chaleureux.

Résultat garanti !

Derniers jeux et ouvrages parus : les jeux Takattak (développement de l’esprit de répartie et lutte contre le harcèlement ; deux livres sur la prise de parole en public : "La parole en public pour les timides, les stressés et autres tétanisés" (Edipro 2018) ; "97 exercices décalés pour prendre la parole n’importe où n’importe quand et avec (presque) n’importe qui", écrit en duo avec Chilina Hills (Eyrolles, 2017). www.si-trouille.com, www.genevievesmal.com